« Questionnements, ouvertures et aspirations artistiques »

Les travaux de Mohammed NOUJMI nous extirpent de l’abîme infernal par une création où le ludique s’épanouit à travers des tableaux et des installations de recyclage de boîtes de conserves vides.

Différentes figures géométriques s’empilent sur un support ligneux qui alterne le noir et le blanc. Collage qui
préserve son bossage et sa singularité au métal utilisé. Les tons chromatiques se limitent au cuivré et à l’argenté et semblent parfois être plus des pièces de menue monnaie qu’autre chose. Ensuite, les alignements parallèles s’articulent selon un agencement architectural propre à traduire un monde saisi dans sa
lute sans répit pour la richesse.

Ailleurs, ce sont des installations métalliques froides d’escadrilles innombrables d’avions de chasse, de régiments de blindés et de chars : joujoux improvisés du recyclage qui nous transportent dans un imaginaire tumultueux de la violence infernale dans laquelle notre monde est plongé.
Autant de transpositions à propos du passage de l’inoffensif vers le gravissime afin de se perpétuer, de survivre dans la lutte féroce pour le pouvoir et la puissance qui ne cesse de s’intensifier à travers une métaphore pleine d’ironie
décapante.

Ainsi, Mohammed NOUJMI apparait comme un maître dans l’art de réincarner des matériaux rebutants en objets ciselés d’une grande finesse, qui démontrent son empire sur les métaux et leur ouvrage.

Extrait du texte « Questionnements, ouvertures et aspirations artistiques » de Charafdine
MAJDOULINE universitaire, critique littéraire et critique d’art. Traduit de l’arabe par Ahmed MJIDOU
Universitaire et traducteur, journal «Al-Arab» de Londres, 19/12/2019